Essais cliniques antirétroviraux – Actualités

Niveaux d'ADN-VIH chez des patients recevant un traitement antirétroviral suppressif
Cuzin L et al.
AIDS. 2015 Aug 24;29(13):1665-71.

20 november 2015, by Pr Anton Pozniak

Cette étude a évalué les facteurs associés avec le niveaux d'ADN-VIH chez des patients VIH infectés chroniquement recevant un traitement antirétroviral prolongé suppressif. Il s'agissait d'une étude transversale, multicentrique, chez des patients recevant des antirétroviraux pendant plus de 3 ans, avec un taux d'ARN VIH < 50 copies/ml depuis plus de 2 ans et un taux de CD4 > 350 cellules/mm3. Les facteurs associés avec un taux faible (< 150) ou élevé (> 1 000), comparé aux niveaux intermédiaires (150-1 000 copies/106 PBMC) d'ADN-VIH ont été étudiés en utilisant la régression logistique multinomiale.

522 patients qui ont initié un traitement antirétroviral en phase chronique d'infection VIH ont été inclus (71 % hommes ; ARN VIH médian maximum : 4,88 log10 copies/ml, taux de CD4 au nadir : 222 cellules/mm3). La durée médiane du traitement antirétroviral était de 13 ans [interquartile (IQR) 7-17], la suppression virale était de 5,7 ans (IQR : 3,9-8,5) et 66 % des patients n'ont jamais présenté d'échec du traitement antirétroviral. La médiane d'ADN-VIH était de 323 copies/106 PBMC (IQR : 129-717) avec des niveaux faible, intermédiaire et élevé observés chez 28,3 %, 55,4 % et 16,3 % respectivement. Dans l'analyse multivariée, les femmes étaient plus susceptibles de parvenir à un taux faible d'ADN-VIH. Chaque année supplémentaire avec un ARN VIH indétectable augmentait la probabilité d'un niveau faible et diminuait la probabilité d'un niveau élevé d'ADN-VIH. Une valeur maximum d'ARN VIH > 5 log 10 c/ml était toujours associée avec une diminution du risque d'ADN faible et une augmentation du risque d'ADN-VIH élevé. Pour les patients avec une valeur maximum d'ARN VIH < 5 log10 c/ml, un antécédent d'échec du traitement antirétroviral était associé avec un niveau élevé d'ADN-VIH.

Après une durée médiane de 13 ans de traitement antirétroviral, le niveau d'ADN-VIH restait encore associé avec la charge virale maximale, et un niveau faible d'ADN-VIH était plus susceptible d'être observé avec une durée prolongée de virémie indétectable. Eviter tout rebond de la charge virale pendant le traitement antirétroviral est primordial.

En conclusion, les patients chroniquement infectés par le VIH avec un traitement antirétroviral suppressif au long cours peuvent parvenir à un taux faible d'ADN-VIH mais 1 patient sur 6 avait encore un ADN-VIH supérieur à 1 000 copies/106 PBMC malgré la suppression virale à long terme.

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