Essais cliniques antirétroviraux – Actualités

Expansion des cellules CD8 et inflammation associées à la coinfection CMV chez les patients VIH traités par antirétroviraux
Hoffmann C et al.
AIDS. 2016 Mar 13;30(5):753-60.

4th april 2016, by Pr Pedro Cahn

Le risque de lymphome non hodgkinien (LNH) et de lymphome hodgkinien (LH) est accru chez les patients VIH+. Cette étude a évalué la cinétique des sous-populations lymphocytaires chez des patients qui ont développé un LH ou un LNH alors qu'ils étaient contrôlés virologiquement par le traitement antirétroviral.

Dans une étude cas-contrôle, les cas de LH ou de LNH VIH+ ont été sélectionnés à partir de 2 cohortes prospectives. La suppression virologique était définie comme un taux d'ARN-VIH < 200 copies/ml depuis au moins 6 moins avant le diagnostic de lymphome. Chaque cas était appareillé avec 3 contrôles VIH+ contrôlés virologiquement sans lymphome. L'appariement était effectué sur le sexe, l'âge au moment du premier point de contrôle virologique (± 5 ans), le nadir de CD4 (± 50 cellules/mm 3 ), la durée de suppression virologique. La date de référence était définie comme la date du diagnostic de lymphome chez les cas et la date après une durée similaire de suppression virologique chez les contrôles. Les contrôles devaient avoir une période d'au moins 2 ans sans diagnostic de lymphome après la date de référence, et sans survenue de cancer ou d'exposition à des immunosuppresseurs (incluant le traitement anti-VHC) durant la période d'observation.

Chez les 81 cas (50 LH et 31 LNH), les valeurs de CD4 et de CD8 dans la période précédant le diagnostic mettaient en évidence des cinétiques discordantes par rapport à celles des contrôles. Ainsi, au cours de la dernière et de l'avant-dernière année précédant le diagnostic de LH la moyenne des CD4 diminuaient de 168 et de -2/mm 3 comparativement à une augmentation respectivement de +44 et +73 chez les contrôles. La valeur moyenne des CD8 diminuaient de -352 et -115 cellules/mm 3 comparés avec une modification non significative de respectivement -29 et ± 0 cellules/mm 3 chez les contrôles. La cinétique des CD4 et CD8 étaient également discordantes entre les LNH et les contrôles avec une modification non significative dans l'année précédant le diagnostic de respectivement -167,5 et +25,1 cellules/mm 3 . Cependant, les cinétiques discordantes entre les cas et les contrôles étaient déjà évidentes entre l'an -2 et l'an -1 avant le diagnostic de lymphome avec une absence d'augmentation des CD4 pour les LH et les LNH (modification moyenne respectivement de -2,4 et -41,9 cellules/mm 3 ) alors que les CD4 augmentaient chez les contrôles (+73,4 et +80,8 cellules/mm 3 ). Il existait une variabilité importante de la cinétique des CD4 dans la mesure où 37 % des LH n'avaient pas de diminution voire même une augmentation des CD4 avant le diagnostic.

En conclusion, une cinétique discordante des CD4 et des CD8 étaient observés 1 à 2 ans avant le diagnostic de lymphome (LH ou LNH) chez les patients VIH+, avec une baisse plus prononcée durant la dernière année chez les patients développant un lymphome hodgkinien.


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