L'obésité aggrave les effets négatifs sur la santé de l'infection VIH. Nous avons réalisé le premier essai clinique randomisé d'une thérapie comportementale de perte de poids chez les patients infectés par le VIH (n=40).
Méthode : les sujets étaient randomisés 1:1 pour un programme comportemental de perte de poids via internet (group PCPP, n=20) ou une simple formation via internet (groupe Contrôle, n=20). Le programme PCPP est un programme comportemental de 12 semaines administré via internet. Ce programme de 12 semaines comporte 1 séance hebdomadaire de cours multimédia interactifs qui enseignent les stratégies comportementales pour modifier le régime et réaliser des exercices favorisant la perte de poids. Le programme prescrit un régime pauvre en calories et pauvre en graisses (1 200 à 1 800 kilocalories/jour, avec moins de 30 % de kilocalories en graisses), et une augmentation progressive de l'activité physique utilisant essentiellement la marche rapide. Les participants contrôlaient eux-mêmes leurs poids, leurs apports alimentaires et leur activité physique et soumettaient ces informations via le site internet en ligne. Ils recevaient chaque semaine un message automatique fournissant un feedback sur leurs résultats. Le groupe Contrôle avait 1 fois/semaine une formation éducative via le site de l'étude qui fournissait les informations de base sur une alimentation saine, le bénéfice de l'exercice physique et la perte de poids. Ce groupe ne recevait pas d'informations sur les stratégies comportementales pour modifier le régime et l'exercice physique.
Résultats : à l'inclusion, les groupes étaient similaires pour la plupart des variables, hormis que le groupe Contrôle était plus âgé (âge moyen = 53,6 ans vs 43,6 ans, p=0,001) et avait un taux plus élevé de CD4 (866 vs 619/mm3, p=0,02). La répartition des traitements antirétroviraux, des comorbidités et co-médications était similaire dans les 2 groupes. Les participants randomisés dans le groupe PPC avaient une diminution à 12 semaines plus importante du poids (moyenne = 4,4 + 5,4 kg versus 1 + 3,3 kg, p=0,021) et une plus grande amélioration de leur qualité de vie (p=0,046).
Conclusion : cette étude suggère qu'un programme comportemental de perte de poids délivré par internet peut être une approche efficace pour promouvoir la perte de poids chez les personnes vivant avec le VIH. Etant donné que la perte de poids constitue une approche pratique pour combattre les comorbidités associées avec l'infection au VIH et l'obésité, des recherches supplémentaires sur l'efficacité des interventions comportementales de perte de poids pour modifier la perte de poids et améliorer la santé de cette population sont nécessaires.
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