Essais cliniques antirétroviraux – Actualités

Influence du délai d'initiation du traitement antirétroviral sur la normalisation du statut immunitaire chez les patients infectés par le VIH 1.
Okulicz JF et al .
JAMA Intern Med. 2015 Jan;175(1):88-99.

02 Juin 2015, by Pr Anton Pozniak

NHS est une étude prospective, multicentrique, observationnelle portant sur le personnel militaire actif infecté par le VIH ainsi que les bénéficiaires de l'Armée, de la Marine et de l'Armée de l'air aux Etats-Unis. Parmi les 1 119 patients avec une date de séroconversion estimée, des marqueurs d'activation, de dysfonction, et de réponse immunitaires étaient déterminés chez ceux ayant obtenu une suppression virologique avec le traitement antirétroviral. Les réponses à la vaccination contre le virus de l'hépatite B (VHB), un indicateur de la fonction immunitaire in vivo étaient aussi évaluées. Le début du traitement antirétroviral était indexé à la date estimée de la séroconversion et/ou de l'entrée dans la cohorte. La valeur normale du taux de CD4+ était évaluée à partir de la population non infectée par le VIH. La médiane du taux de CD4+ dans cette population était approximativement de 900 cellules/µl et était considéré comme un objectif thérapeutique pour les personnes infectées par le VIH recevant un traitement antirétroviral. La normalisation du taux de CD4+ était obtenue chez 38,4 % de ceux initiant le traitement antirétroviral dans les 12 mois à partir de la date de séroconversion estimée versus 28,3 % pour ceux initiant plus de 12 mois après (p = 0,001). Une meilleure récupération du taux de CD4+ (< 500, 500-899, et ≥ 900 cellules/µl) était associée avec la diminution proportionnelle du risque de sida et la réversion des marqueurs d'activation, de dysfonction, et de réponse immunitaires à un niveau approximativement égal à celui des patients non infectés par le VIH. Les participants avec un taux de CD4+ ≥ 500 cellules/µL à l'entrée dans l'étude (odds ratio ajusté, 2,00 ; IC 95 % : 1,51-2,64 ; p < 0,001) ou à l'initiation du traitement antirétroviral (aOR, 4,08 ; IC 95 % : 3,14-5,30 ; p < 0,001) avaient un taux de normalisation des CD4 significativement supérieur à celui des autres participants. Cependant, même parmi les participants avec un taux de CD4+ ≥ 500 cellules/µL à la fois à l'entrée dans l'étude et au moment de la mise sous traitement antirétroviral, les chances de normalisation des CD4+ étaient de 80 % plus basses que chez ceux initiant le traitement antirétroviral dans les 12 mois à partir de la date estimée de séroconversion et d'entrée dans l'étude (aOR, 0,20 ; IC 95 % : 0,07-0,53 ; p = 0,001). L'initiation du traitement antirétroviral dans les 12 mois après la date estimée de séroconversion versus plus tard était associée avec un risque de sida significativement plus bas (7,8 % versus 15,3 % ; p = 0,002), une activation réduite des cellules T (pourcentage des cellules T mémoires effecteurs CD4+ HLA-DR+ 12,0 % versus 15,6 % ; p = 0,03) et une augmentation de réponse au vaccin VHB (67,9 % versus 50,9 % ;
p = 0,07).

En conclusion, le report du traitement antirétroviral au-delà de 12 mois après la date estimée de séroconversion diminue la probabilité de restitution d'un état immunologique « normal » chez les personnes infectées par le VIH-1.

     
     
     
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