Essais cliniques antirétroviraux – Actualités

Revue de la littérature sur l'efficacité, la tolérance et la pharmacocinétique de raltegravir au cours de la grossesse
Maliakkal A et al.
J Acquir Immune Defic Syndr. 2016 Jun 1;72(2):153-61

16th September 2016, by Pr François Raffi

Le raltegravir était jusqu'à présent considéré comme une alternative au cours de la grossesse, en raison de données limitées, mais les recommandations les plus récentes (DHSS) positionnent le raltegravir comme inhibiteur d'intégrase de choix au cours de la grossesse. Les données des études publiées ou rapportées entre 2001 et 2015 ont été revues, incluant 3 études pharmacocinétiques prospectives, 8 études rétrospectives et 15 descriptions de cas. Ceci correspond à 278 paires mère-enfant ayant reçu du raltegravir au cours de la grossesse. Une perfusion de zidovudine lors de l'accouchement a été réalisée dans 83% des 147 cas, où l'information est donnée. Une césarienne a été réalisée dans 79% des 182 cas, où l'information est donnée. La dose standard de raltegravir semble bien tolérée et efficace pour la prévention de la transmission mère-enfant chez les femmes avec présentation tardive et charge virale non contrôlée, ou présence de multi-résistance. La baisse rapide de charge virale permet à la plupart des femmes d'accoucher avec une charge virale indétectable. Les multiples modifications physiologiques au cours de la grossesse peuvent expliquer une grande variabilité des taux plasmatiques, globalement diminués de raltegravir, mais du fait de la grande variabilité pharmacocinétique connue de cette molécule, ces modifications n'ont pas d'impact sur le succès virologique, et l'ajustement de dose n'est pas recommandé. Le raltegravir traverse le placenta et a une élimination prolongée chez le nouveau-né, 2 propriétés qui soutiennent son efficacité dans la transmission materno-fœtale. Le raltegravir était bien toléré, avec l'exception de quelques cas d'élévation réversible des transaminases maternelles. Aucun effet indésirable particulier n'a été rapporté chez l'enfant, hormis 1 étude dans laquelle 14% des infants avaient un faible poids à la naissance, mais la relation au raltegravir n'est pas prouvée. Le Registre des Antirétroviraux au cours de la Grossesse rapporte 6 anomalies parmi 180 enfants vivants et 6 parmi 173 enfants vivants, lorsque le raltegravir a été administré au 1 er ou au 2 ème -3 ème trimestre de grossesse, respectivement.

Les données disponibles sont en faveur de l'utilisation du raltegravir au cours de la grossesse. Chez les femmes avec initiation d'inhibiteur d'intégrase tardivement au cours de la grossesse, la probabilité d'une charge virale indétectable lors de l'accouchement est plus élevée avec plus de possibilité d'un accouchement par voie vaginale.

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