Contexte : Un rapport CD4/CD8 bas chez les patients infectés par le VIH est associé avec une inflammation et un risque plus élevé de morbidité et de mortalité non sida. Cette étude a évalué l'effet de l'infection asymptomatique à CMV et EBV (réplication infraclinique) sur l'évolution des cellules CD4 et CD8 chez des patients débutant un traitement ARV précocement au cours de l'infection VIH.
Méthode : 644 échantillons de cellules mononucléées du sang périphérique chez 108 homosexuels VIH+ séropositifs pour le CMV et l'EBV ont été analysés. Les patients avaient débuté le traitement ARV dans une médiane de 4 mois après leur date estimée d'infection VIH, avec un suivi médian de 29,1 mois. L'ADN CMV et EBV était mesuré à chaque visite de suivi. Des modèles de régression asymptotique mixte ont été utilisés pour caractériser l'évolution des CD4 et CD8 et des modèles hiérarchiques bayésiens ont été utilisés pour mesurer les différences de réplication ADN, CMV et EBV.
Résultats : Des niveaux plus élevés de réplication CMV infracliniques étaient associés avec les niveaux prédits les plus bas de rapport CD4/CD8 (p<0,05), en lien avec des taux plus élevés de CD8 (p<0,05) sans impact sur les CD4 (p>0,1). L'âge était associé de manière négatif avec le rapport CD4/CD8 (p<0,05) et cet effet était indépendant de l'association au CMV (p<0,05 pour le CMV et pour l'âge dans le modèle multivarié).
Conclusion : La réplication CMV infraclinique dans les cellules mononucléées circulantes au cours de l'infection VIH précoce et un âge plus jeune étaient associés avec un rapport CD4/CD8 plus bas au cours du traitement ARV efficace. Ces résultats suggèrent que l'infection CMV active dans le contexte du traitement de l'infection VIH pourrait représenter une cible potentielle pour une intervention thérapeutique
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