Essais cliniques antirétroviraux – Actualités

Résistance virologique à l'inclusion, échec virologique et émergence de résistance dans l'essai SECOND-LINE : analyse exploratoire.
Boyd MA et al.
Lancet HIV 2015; 2: e42–51

19 Avril 2015, by Dr Anton Pozniak

Les résultats de l'essai randomisé de 96 semaines SECOND LINE ont montré que l'association d'épargne d'INTI LPV/r + RAL avait une efficacité non inférieure à LPV/r + 2 ou 3 INTI chez les patients avec un échec virologique d'un traitement de 1 ère ligne associant 2 INTI + 1 INNTI. Cette analyse exploratoire a évalué la relation entre la résistance virologique à l'inclusion et l'échec virologique ainsi que l'émergence de résistance dans l'étude. Dans l'essai SECOND LINE, la sélection des INTI dans le cadre du traitement antirétroviral de seconde ligne a été faite soit par génotype au laboratoire local soit par algorithme. La résistance génotypique à l'inclusion a été déterminée sur des échantillons stockés dans un laboratoire central. L'échec virologique a été défini par une charge virale plasmatique > 200 copies/ml. Les isolats viraux à l'inclusion se voyaient attribuer des scores de sensibilité génotypique à partir de la version 6.3.1 de la base de données VIH de Stanford : un score de sensibilité génotypique global (gGSS), définé comme le GSS combiné pour les 7 INTI et un score de sensibilité génotypique spécifique (sGSS) défini comme le GSS pour le traitement antirétroviral. La résistance à l ‘échec était testée pour les échantillons avec une charge virale > 500 copies/ml. L'analyse multivariée a évalué les prédicteurs de l'échec virologique et de l'émergence de résistance. Parmi les 271 patients inclus dans le groupe INTI et les 270 dans le groupe RAL, 215 et 236, respectivement, avaient des données de génotype disponibles à l'inclusion, et 240 et 255, respectivement, avaient une mesure de charge virale à 96 semaines. La médiane (IQR) du gGSS était de 3,0 (1,3-4,3) dans le groupe INTI et de 3,0 (1,0-4,3) dans le groupe RAL. La médiane du sGSS dans le groupe INTI était de 1,0 (0,5-1,8). L'analyse multivariée montrait une association significative entre l'échec virologique et une observance incomplète à la semaine 4 (odds ratio : 2,18 ; IC 95 % : 1,07-4,47 ; p = 0,03) et à la semaine 48 (2,49 ; 1,09-5,69 ; p = 0,03), une charge virale plasmatique > 100 000 copies/mL (3,43 ; 1,70-6,94 ; p = 0,0006), un gGSS > 4,25 (4,73 ; 1,94-11,6 ; p = 0,0007), une ethnie hispanique (3,13 ; 1,21-8,13 ; p = 0,02), ou africaine (3,49 ; 1,68-7,28 ; p = 0,0008) plutôt qu'asiatique. L'émergence de résistance était associée au groupe RAL (odds-ratio : 2,47 ; IC 95 % : 1,02-5,99 ; p = 0,05), à la charge virale à l'inclusion (1,83 ; 1,12-2,97 ; p = 0,02) et à l'absence de mutation K65R ou K70E à l'inclusion (3,18 ; 1,12-9,02 ; p = 0,03).

Une observance faible était un déterminant majeur de l'échec virologique des patients recevant un traitement antirétroviral de seconde ligne. Dans les situations avec des ressources limitées, l'investissement dans l'optimisation de l'observance plutôt que l'implantation de tests de résistance aux médicaments paraît préférable.

     
     
     
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